L’Institut Mohammed VI de Formation des Imams Mourchidine et Mourchidat
Autrefois, était qualifiée pour diriger les prières dans une mosquée toute personne ayant mémorisé le Coran et acquis une certaine connaissance des sciences théologiques, dont, au minimum, la façon de diriger la prière.
De nos jours, la demande en imams s’est accrue du fait de l’augmentation de la demande de mosquées dans les villes et les villages.
S’est accrue également l’aspiration de la population à un imam au fait d’un certain nombre d’informations religieuses lui permettant de répondre aux questions des personnes dont le niveau de conscience et d’éducation a augmenté de façon générale. En réponse à cette demande, le Commandeur des Croyants a ordonné la création d’une formation de jeunes imams et jeunes instructrices.
Lancement de la Formation:
La formation a commencé avec 150 jeunes hommes et 50 jeunes femmes. Elle dure douze mois. Sont éligibles, parmi les jeunes hommes, ceux ayant mémorisé la totalité du Coran et qui sont détenteurs d’une licence obtenue avec mention. Parmi les jeunes femmes, sont éligibles les détentrices d’une licence dans les mêmes conditions que les hommes, et ayant mémorisé une partie du Coran.
La formation a débuté en 2004 au siège du Conseil Local des Ouléma de Rabat.
En 2014, un Dahir a promulgué la création de l’Institut Mohammed VI de Formation des Imams Mourchidine et Mourchidat. La première tranche de l’Institut actuel a été inaugurée par le Commandeur des Croyants en mars 2015. A la suite de cette inauguration, le Commandeur des Croyants a ordonné que le nombre d’instructrices entrant à l’Institut soit porté à 100 par an.
Les étudiants masculins et féminins reçoivent une bourse mensuelle de deux mille dirhams. Les diplômés des deux sexes parmi les Marocains perçoivent un salaire égal à celui perçu par un administrateur adjoint de l’administration publique, en plus d’une couverture maladie et du droit à la promotion.
Chaque imam instructeur diplômé est affecté dans une circonscription territoriale où se trouvent un Conseil Local des Ouléma et une Délégation du Ministère des Habous et des Affaires Islamiques, couvrant ainsi la totalité du territoire national. Il en est de même pour les instructrices.
Leurs missions:
La mission de l’imam instructeur est d’être au service des imams travaillant dans les mosquées et d’encadrer les citoyens dans toutes leurs exigences religieuses.
La mission de l’instructrice est de prodiguer un encadrement similaire aux femmes, sauf qu’elle ne dirige pas la prière.
L’encadrement requis des imams instructeurs et des instructrices s’effectue selon un programme déterminé par le Conseil Local des Ouléma ou selon des demandes spécifiques du Délégué Local du Ministère.
En réponse à des demandes émanant de pays et d’organismes d’Afrique, d’Europe et d’Asie, le Commandeur des Croyants a ordonné à l’Institut de faire bénéficier de la formation des promotions d’étudiants étrangers.
La durée de la formation des étudiants étrangers est comprise entre 6 mois et 3 ans.
Le programme de formation:
Le programme de formation comprend des matières théologiques pratiques et théoriques et un certain nombre de matières de sciences humaines dont l’imam a besoin pour comprendre le contexte de son travail. Pour les étudiants étrangers, le programme comprend, outre ces matières, une formation professionnelle leur permettant de pratiquer dans leurs pays, en dehors des heures d’encadrement religieux, un métier pour gagner leur vie, surtout dans les cas où ils ne sont pas rémunérés par la collectivité locale ou par l’Etat.
Le bâtiment de l’Institut comprend, en plus des salles de classe et des ateliers de formation professionnelle, des dortoirs, des réfectoires, des espaces de lecture et d’exercices physiques.
Le nombre de Marocains diplômés de l’Institut s’élève, jusqu’à présent, à 2100 imams instructeurs, et 900 instructrices. Le nombre des diplômés étrangers, quant à lui, a atteint 1534.
L’Institut compte actuellement 1352 étudiants des deux sexes.
Les étudiants-imams étrangers appartiennent au Sénégal, à la Côte-d’Ivoire, au Nigéria, au Gabon, au Tchad et à la France.
L’Institut accueillera bientôt des étudiants du Niger et de la Thaïlande.