La gestion du champ religieux au Royaume du Maroc
La gestion du champ religieux au Royaume du Maroc s’effectue conformément à l’acte d’allégeance qui stipule que le Commandeur des Croyants protège la religion.
Protection de la Religion:
Cette protection a concerné, au cours de l’histoire, plusieurs domaines, dont les quatre suivants :
- La protection des fondamentaux de la nation relative à la doctrine, au rite et à l’éducation spirituelle ;
- La conduite de la vie publique sur la base du respect des dispositions claires et nettes contenues dans les textes authentiques
de l’Islam ; - L’affectation des Ouléma à l’enseignement de la religion à différents niveaux ;
- La facilitation de la vie religieuse des gens par la construction des mosquées, le mandatement des imams, l’encadrement de l’accomplissement du rite du Hajj, la mise à disposition des horaires des différentes prières, l’organisation des événements religieux, etc.
Sur la base de cette première exigence, la gestion du champ religieux est du domaine réservé du Commandeur des Croyants du fait que ce champ concerne la nation toute entière et non un courant social ou politique plutôt qu’un autre.
Gestion des Affaires Islamiques:
Les hautes instructions du Commandeur des Croyants relatives au champ religieux sont exécutées par le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques.
Le Commandeur des Croyants désigne le Ministre des Habous et des Affaires Islamiques parmi des personnalités qui n’ont pas d’appartenance politique. Il est certes membre du gouvernement, mais les textes juridiques fondamentaux régissant le fonctionnement de ce ministère sont des Dahirs chérifiens, c’est-à-dire des textes promulgués par le Commandeur des Croyants.
La logique de cette spécificité marocaine est que le champ religieux est un élément permanent qui rassemble la nation et n’est pas sujet, par voie de conséquence, aux changements en fonction des programmes partisans de la classe politique.
Du reste, les acteurs politique sont de plus en plus conscients que la compétition concernant leurs programmes ne doit pas inclure la vie religieuse et que l’intérêt public, y compris l’intérêt du développement démocratique, correspond à cette spécificité.
Répondant à des demandes sociales pressantes, les neuf-dixièmes des crédits alloués au Ministère des Habous et des Affaires Islamiques proviennent du Budget Général de l’Etat, tandis qu’un dixième seulement provient des recettes du patrimoine Waqf (Habous).
Le siège du Ministère des Habous et des Affaires Islamiques, qui gère le champ religieux, se trouve dans l’enceinte du Méchouar du Palais Royal.
Le Ministère est représenté dans les régions et les provinces du Royaume par 82 délégués.
Au cours des trois dernières décennies, un certain nombre de traditions relatives à la gestion du champ religieux ont connu une transformation de leurs formes orales coutumières en des formes juridiques et réglementaires, ce qui a facilité davantage le maintien des constantes du pays et la gestion de ses services religieux.