Al Baïa (acte d’allégeance) prêté par la Oumma à Amir Al Mouminine
Le document d’allégeance est écrit par les Ouléma et signé par les personnalités éminentes des différents groupes de la nation et de la société, à savoir les descendants du Prophète, les Ouléma, les chefs des Zaouiyas soufies, les chefs de l’armée, les notables parmi les marchands et les responsables des conseils de gestion des métiers.
Avec cet acte (d’allégeance), les signataires donnent la légitimité au nouveau Souverain en tant que «Commandeur des Croyants» et lui jurent loyauté dans l’agrément et le désagrément. Le Commandeur des Croyants s’engage envers la nation à protéger ce que les Ouléma de la Chari’a nomment les universaux de la religion, à savoir :
- La religion ;
- La préservation de la vie ;
- L’ordre public sur la base de règles rationnelles ;
- La justice, particulièrement dans les transactions financières ;
- L’honneur, c’est-à-dire de vivre dans la dignité, conformément à l’éthique de la religion.
Ces obligations incluent les mêmes grandes règles garanties par la Constitution à l’ère moderne. Le Maroc n’a donc pas trouvé de contradiction entre sa vie politique conformément à l’acte d’allégeance ou conformément à la Constitution.
Tout au long de l’histoire du Maroc et encore de nos jours, l’allégeance au Commandeur des Croyants est renouvelée chaque semaine lors des prières élevées en sa faveur par les prédicateurs, dans les mosquées, le vendredi.
Un certain nombre d’actes d’allégeance ont été conservés aux Archives Royales, dont une partie a été publiée récemment. Certains de ces documents datent de dynasties antérieures à la Dynastie Alaouite, dont l’avènement a eu lieu en 1668.
Chaque année, le deuxième jour de la fête du Trône, le 31 juillet, les élus viennent de toutes les régions du Royaume pour renouveler leur allégeance à l’instar de leurs ancêtres, notables de la société.