Les Ouléma et la Protection de la Religion
Les Ouléma sont formés en sciences théologiques dans les mosquées du milieu rural aussi bien qu’urbain.
Les Ouléma marocains se distinguent par la mémorisation de l’intégralité du Coran avant de se spécialiser en sciences théologiques.
En enseignant la religion et en la transmettant, ils accomplissent leur mission d’héritiers des Prophètes.
Le Commandeur des Croyants se fait assister par les Ouléma dans l’accomplissement de sa charge de protecteur de la religion.
Au terme de leurs études, les Ouléma effectuent plusieurs tâches, et principalement celles d’enseignant et de juge.
Autrefois, il existait, dans chaque région, qu’il s’agisse d’une métropole ou d’une grande tribu, un alem illustre qui était entouré par les Ouléma de sa contrée. On l’appelait le chef du groupe (groupe des Ouléma). Le chef religieux qui vivait dans la Cour du Roi était considéré comme étant le chef des chefs de groupes.
Dans ce domaine des Ouléma, comme dans d’autres, le Maroc a préservé ses traditions et leur a donné un cadre institutionnel et une organisation appropriée aux besoins de l’époque.
Les ouléma chargés de superviser les affaires religieuses ont été regroupés au sein du « Conseil Supérieur des Ouléma », présidé par le Commandeur des Croyants et basé à Rabat. Le Conseil se compose de sections appelées les Conseils Locaux des Ouléma, qui couvrent la totalité du territoire national. Ils sont au nombre de quatre-vingt-deux, c’est-à-dire qu’ils sont présents dans toutes les provinces et préfectures du pays.
Le Conseil Supérieur des Ouléma compte plusieurs commissions spécialisées, parmi lesquelles on trouve la Commission des Fatwa relatives aux questions d’intérêt général inédites et la Commission du Financement Participatif dont les banques requièrent des fatwas concernant certains types de transactions.
Le Conseil Supérieur des Ouléma soumet un rapport annuel de ses activités au Commandeur des Croyants à l’occasion de la célébration de l’anniversaire du Prophète.
Le Conseil Supérieur des Ouléma exerce une activité scientifique dont il publie les résultats dans des documents parmi lesquels :
- Un document sur « l’intérêt public dans la jurisprudence malékite » qui montre que toutes les lois édictées par l’autorité gouvernementale en vue de réaliser des actions d’intérêt public ont la force des lois religieuses, tant qu’elles ne contredisent aucun texte coranique dont le sens est d’une limpidité telle qu’il ne peut faire l’objet d’interprétations divergentes. L’importance de cet effort jurisprudentiel réside dans le fait qu’il constitue une réponse aux courants extrémistes qui accusent les gouvernements civils des pays musulmans de ne pas appliquer la Chari’a .
- Un document sur « le verdict de la loi divine au sujet des allégations du terrorisme » qui montre, par la preuve théologique fondée sur la raison et les textes, l’inanité des allégations des terroristes qui prétendent trouver dans la Chari’a la justification de leurs crimes.
- Un document prouvant que le terme « salafisme» s’applique à tous les musulmans et non à une catégorie particulière, car l’observation de la conduite du «salaf» (les compagnons du Prophète et les générations qui les ont suivis dans les premiers temps), est toujours présente dans la vie de tous les musulmans, chacun selon ses possibilités, ainsi que souligné explicitement par le Coran.
- Un document intitulé «la Voie des Ouléma » dans lequel ils ont montré leur loyauté à l’Imamat Suprême qui veille sur les finalités de la Chari’a, leur profond attachement aux constantes relatives au dogme acha’rite, au rite malékite, et leur perception positive de la voie de purification conforme à la Sunna connue sous le vocable « soufisme».