L’Hégire vers l’Afrique… Première émigration en Islam
Devant leur incapacité et désespoir à faire face à la prédication de l’Islam par le Prophète Sidna Mohammad, paix et bénédiction sur lui, et face à l’expansion de la nouvelle révélation à Makkah, les Quraych usèrent de la persécution et de la torture pour détourner les nouveaux convertis de leur religion.
Constatant la recrudescence des actes de persécution et la multiplication des sévices cruels que les Quraych infligeaient à ses premiers compagnons, visant à les détourner de la religion, mais ne pouvant rien pour les défendre, le Prophète leur ordonna d’émigrer en Abyssinie (actuelle Ethiopie) en Afrique. Il leur dit : « En Abyssinie, il y a un roi qui ne tolère pas l’injustice. Allez-y donc en attendant que Dieu vous rende la vie supportable à la Mecque. »
Les musulmans partirent en Abyssinie (Ethiopie actuelle) en Afrique pour échapper à la persécution et pour protéger leur foi. Ce fut la première Hégire (émigration) en Islam.
Ainsi, un groupe d’une dizaine de musulmans fut le premier à partir. Puis d’autres les suivirent en petits groupes. Les uns partaient seuls, d’autres avec leurs familles. Le nombre total des émigrés en Abyssinie était d’environ quatre-vingt-cinq personnes. Ils vécurent en sécurité dans ce pays, sous la protection du Négus, et ils y pratiquaient leur religion sans crainte de qui que ce soit.
Umm Salama (future épouse du Prophète) racontait : lorsque nous arrivâmes en Abyssinie, le Négus nous y accorda la meilleure protection. Nous y étions en sécurité pour notre religion et nous adorions Dieu sans aucun mal et sans entendre un seul mot désagréable.
Lorsque les Quraych apprirent cela, ils se concertèrent et décidèrent d’envoyer auprès du Négus une ambassade, composée de Abdellah Ibn Abi Rabi’â et Âmr Ibn Al Âce, chargée de cadeaux précieux pour lui et ses patriarches. L’ambassade demanda au Négus de lui livrer les immigrés, qui selon elle, ont inventé une nouvelle religion, pour les rapatrier à leurs familles.
Le Négus refusa de prendre une décision avant d’avoir entendu ce que les musulmans, réfugiés chez lui, avaient à répondre sur cette nouvelle religion. Il les fit venir ; et après avoir entendu, en présence de ses évêques, leurs réponses sur l’Islam et le Christianisme, le Négus s’adressa aux deux envoyés des Quraych et leur dit : « Partez. Je ne vous livrerai point ces hommes et personne ne les maltraitera plus. »
Lorsque, plus tard, le Prophète Sidna Mohammad, paix et bénédiction sur lui, apprit la mort du Négus, il fit une prière et sollicita pour lui le pardon de Dieu en hommage au bon traitement qu’il a réservé aux premiers musulmans qui se sont réfugiés chez lui.
In Ouvrage : As-Sira Al-Nabawiya, Ibn Hicham