SM le Roi, Amir Al Mouminine, préside à Casablanca la 3ème causerie religieuse du mois de Ramadan 1440 Hijri, 2019
Le conférencier a entamé cette causerie en rappelant que la Nation marocaine a été témoin, cette année, du lancement par le Souverain des causeries de la Radio Mohammed VI du Saint-Coran, sur Al-Hadith Ash-Sharif, « Addourous Al Hadithia ».
Ce programme, a-t-il précisé, s’inscrit dans le cadre des Hautes instructions et Orientations Royales en vue d’éclairer les gens au sujet de l’authentification de la Tradition et des Paroles du Prophète (Prière et Salut soient sur Lui), et leur protection en tant que deuxième source de l’Islam.
En outre, M. Benkirane a relevé que la Souna du Prophère Sidna Mohammed requiert une importance fondamentale, voire cruciale, dans la mesure où, a-t-il dit, elle renferme des caractéristiques et qualités louables, d’autant qu’elle constitue un trait d’union entre l’individu et son créateur.
Elle constitue, également, a-t-il ajouté, une source de connaissance et du savoir qui défriche le chemin de l’appréhension et de la compréhension et constitue désormais l’unique voie qui guide vers le Tout-Puissant et conduit à la rectitude et à la sagesse.
D’autre part, a-t-il poursuivi, elle éclaircie et élucide le Saint-Coran, en traduisant dans les faits les versets qui se concrétisent dans la vie quotidienne des croyants, affirmant que, de ce fait, elle est devenue une source incontournable d’inspiration qui régit le comportement des individus.
La Souna relève, en outre, a affirmé M. Benkirane, d’un indicateur et d’une référence à partir desquels l’on peut jauger l’éthique et le bon comportement, notant que l’ensemble des ouléma et érudits de la Nation s’en inspirent amplement chacun dans son domaine respectif.
Dans ce sens, il a réaffirmé la valeur primordiale de la Souna et met en valeur celui qui s’y attache formellement sans intervention et interprétation de nature à altérer son essence et sa véritable signification.
Nonobstant les divergences entre certains ouléma à propos du Hadith: « Qu’Allah fasse miséricorde à la personne qui entend de moi un hadith et le transmet comme il l’a entendu car il est possible que celui à qui cette parole est transmise la comprenne mieux que celui qui l’a entendue », a signalé M. Benkirane, le Prophète Sidna Mohammed a bien tenu à ce que la transmission du hadith soit basée sur la science et la clairvoyance afin d’en tirer les enseignements et appréhender les significations et les desseins.
Selon le membre du Conseil local des ouléma de Larache, une grande attention a été dès-lors accordée à la préservation de la tradition du Prophète Sidna Mohammed (PSSL) des personnes de mauvaise foi ou cherchant à jeter le discrédit sur les hadiths.
C’est ainsi qu’une batterie de mesures méthodologiques ont été prises, dont la rapidité dans l’action, l’anticipation, le choix de mesures appropriées et la prise en compte de l’ensemble des éléments nécessaires et garants de la concrétisation des objectifs escomptés.
De prime abord, des émissaires ont été envoyés dans tous les pays où vivaient les spécialistes de la science du hadith parmi les compagnons du Prophète ou autres, afin de recueillir auprès d’eux les hadiths qu’ils mémorisaient ou avaient transcrits.
Par la suite, poursuit M. Benkirane, le recueil global de la tradition du prophète a été mis en place grâce à Ibn Chihab Az-Zouhri, l’un des enseignants de l’Imam Malik, soulignant que l’obligation de vérifier la chaine des transmetteurs des hadiths est devenue requise afin de s’assurer de la rencontre et de l’interaction entre les rapporteurs de hadiths.
A partir de cette œuvre, il a été procédé à la vérification des rapporteurs de hadiths et la détermination des conditions à satisfaire pour leur acceptation, comme l’obligation pour eux d’être intègres, fiables sur le plan de la moralité et de faire montre de memorisation, tout en spécifiant leur rang dans la transmission du hadith.
De ce travail colossal est née une science à part entière dénommée « science de la critique des hadiths », comprenant des niveaux profonds et inédits dans la recherche ayant trait à la tradition du Prophète, a-t-il poursuivi.
Selon le conférencier, le calife Omar Ibn Al Khattab était connu pour sa fermeté en ce qui concerne la diffusion des hadiths du Prophète Sidna Mohammed, à tel enseigne qu’il interdisait la transmission abusive des hadiths, de crainte que les gens ne parviennent pas à en comprendre la teneur et qu’ils ne les interprètent à mauvais escient.
M. Benkirane a rappelé, dans ce sens, le grand rôle joué par la femme dans la transmission des hadiths, sa présence distinguée et sa contribution riche en la matière, notant que les femmes rapporteuses de hadiths, à commencer par l’époque des compagnons du Prophète et en arrivant aux générations qui s’en sont suivies, se sont distinguées dans leur entreprise. Elles ont été de ce fait, a-t-il dit, de véritables références et se démarquaient par leur intégrité et leur parfait niveau de mémorisation.
M. Benkirane a tenu à préciser, sous cet angle, que les rapporteurs des hadiths ont veillé à appliquer l’ensemble des procédés de vérification avant de transmettre un hadith du Prophète, notant que leur rapport avec cette deuxième source de l’Islam a été réglementé par la considération et l’adoration qu’ils éprouvaient à l’endroit de la personne du Prophète Sidna Mohammed (PSSL).
Il a souligné, dans ce sens, que les rapporteurs de hadiths ont bénéficié du respect et de la considération des oulémas, relevant qu’à travers les différentes époques, la recherche et la critique du hadith réussissait à atteindre de nouveaux paliers plus profonds, tout en se conformant aux standards d’objectivité et au respect des règles méthodologiques.
C’est ainsi que la codification du hadith était globale, dans un premier temps, avant que la classification ne s’effectue, par la suite, selon des sujets divers, une méthode, dont l’imam Malik fut l’un des pionniers, à travers son œuvre « Al Mouatae », a-t-il noté, ajoutant que plusieurs ouvrages ont été écrits au sujet de la tradition du Prophète et qui sont devenus de véritables encyclopédies à même de guider la oumma en la matière.
Le conférencier a souligné que « Al Mouatae » de l’Imam Malik et les Sahîhs des Imams Al-Boukhârî et Muslim sont en pole position des livres dédiés aux Haddith, vu l’unanimité des oulémas et des critiques sur l’authenticité de ces ouvrages et le rang de leurs auteurs, qualifiés de « maîtres » et de « savants » du hadith.
Et de relever que l’histoire honorable de la Souna démontre la vigilance des oulémas et leur fermeté quant à la défense de la deuxième source de l’Islam, notant que les oulémas se dressaient en remparts contre toute tentative visant à porter atteinte à l’authenticité ou la sacralité de la Souna.
La Souna, a-t-il poursuivi, fait face à trois défis majeurs, en l’occurrence le mensonge et la falsification, le doute en la Souna et en son rang en tant que deuxième source de l’Islam et l’amplification et la rigidité dans la mesure où l’on tient compte seulement de l’Isnad (la chaîne de transmission) de la Souna, tout en négligeant le contenu du hadith.
Pour le Pr Benkirane, ces défis se sont amplifiés avec l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux, notant que plusieurs sites web ont servi à propager et diffuser des mensonges sur la Souna afin de semer la discorde et les doutes sur les constantes de la Oumma.
A cet égard, le conférencier a salué le lancement, par Amir Al Mouminine, des causeries de la Radio Mohammed VI du Saint Coran, sur Al-Hadith ash-Sharif, « Addourous Al Hadithia », et la diffusion de ces causeries sur les ondes de la Radio, à la Télévision et sur les réseaux sociaux.
Il a qualifié de « projet scientifique avant-gardiste », cette initiative lancée, le 2 novembre 2018, et confiée à un parterre d’oulémas et de spécialistes, notant que le but du projet est de faire face avec des moyens appropriés aux défis auxquels est confrontée actuellement la Souna.
Ce projet démontre la sacralité de la Souna, la grande estime et le respect voués par Amir Al Mouminine, à la deuxième source de l’Islam, a-t-il dit.
À l’issue de cette causerie, SM le Roi, Amir Al Mouminine, a été salué par Son Altesse Ibrahim Sulu Gambari, Emir de l’émirat de Llorin dans l’Etat de Kwara au Nigeria, Cheikh Madani Mountaga Tall, représentant de la famille Tall des tidjanes au Sénégal, le Pr Mohamed Lahlou Ahmed Nour, mufti général de la République du Tchad, le Pr Hassan Ben Mohamed Safar, professeur à l’Université du Roi Abdelaziz (Arabie Saoudite), le Pr. Farid Ben Yacoub Al Miftah, secrétaire général du ministère de la Justice, des waqf et des Affaires islamiques de Bahreïn.
Le Souverain a été également salué par le Pr Rafâa Ben Achour professeur à l’Université de Carthage (Tunisie), le Pr Abdel Hadi Ahmed al-Qasabi, cheikh des chioukhs de la tarika soufie et président du Conseil soufi suprême en Egypte, le Pr Aziz Hassovitch, président de la machyakha islamia en Croatie, le Pr Hassan Saïd Tchizinga, membre de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains, section Tanzanie, le Pr Mustapha Ibrahim, président de la section Ghana de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains, le Pr Ahmed Sango, membre de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, section Burkina Faso et le Pr Matenzo Lzola, membre de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, section Angola.